Bouquins - La chute des géants - Ken Follett
Je ne connaissais pas du tout Ken Follet, mais c'est apparemment un ténor de la littérature historique, avec notamment "Les piliers de la terre", son grand succès de librairie.
Avec "La chute des géants", Ken Follet se concentre sur quelques familles prises dans la tourmente de la première guerre mondiale. Intercalant ses personnages, dont un riche Lord, une famille de mineurs gallois, des diplomate allemands et américains, et deux frères russes, avec les événements historiques de l'époque, il propose une plongée au cœur des tensions politiques et sociales de l'époque.
Ce gros pavé de 1000 pages se lit étonnamment vite: certes, j'étais en vacances, mais il m'a fallu une petite semaine pour en venir à bout. Il y en a vraiment pour tous les goûts: de l'action, de l'amour, de l'espionnage, de la géopolitique, des déchirures familiales, dans un monde qui change aussi vite que les hommes tombent au front. Carcans sociaux et familiaux, chefs militaires incompétents, dirigeants bornés, l'on souffre tout autant que les personnages, et l'on se réjouit avec eux des quelques victoires glanées ça et là. La fin du roman esquisse la montée du nazisme, et prépare le lecteur à se précipiter sur le deuxième tome, prévu pour 2012, qui retracera l'histoire des enfants (beaucoup de naissances dans le bouquin, faut préparer l'avenir!) durant la seconde guerre mondiale.
La vitesse avec laquelle j'ai achevé l'ouvrage est témoin de la qualité de la narration, même si je ne suis pas un lecteur difficile. Les historiens n'y retrouverons certainement pas leur compte, mais pour le profane qui n'a suivi cette période que pendant les cours d'histoire, la piqûre de rappel est passionnante.
Cependant, ma critique principale est liée à la construction un petit peu artificielle du roman: les ficelles narratives sont un peu grosses. Chaque personnage est très stéréotypé: le responsable syndical au grand cœur, la suffragette de la haute société, le jeune loup de la mafia russe, et tous ces personnages se croisent et s'entrecroisent un peu partout dans le monde en dépit de la vraisemblance, perdant leur statut de personnages, et devenant des symboles de leur classe sociale. L'on sort parfois du livre avec l'impression que l'auteur a mécaniquement inventé une liste de personnages dans laquelle chacun allait trouver à qui s'identifier, saupoudré de quelques scènes osées ça et là histoire de faire battre le cœur de la ménagère, a ajouté tous les grands événements autour de la Grande Guerre (bataille de la Somme, taxis de la Marne, Chemin des Dames, prise du Palais d'Hiver à Petrograd, entrée en guerre de l'Amérique...), et a tout mélangé dans les règles de l'art du best-seller.
Ça se lit, et je compte bien dévorer le tome 2, aussi bien pour le cours d'histoire que pour retrouver toute cette galerie de personnages. Chef d'œuvre? Certainement pas. Mais c'est déjà bien suffisant.
mardi, janvier 04, 2011
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