dimanche, mars 19, 2017

Gougères au Morbier

Quoi de plus sympa pour l'apéro que quelques gougères juste sorties du four ? J'ai donc cherché une recette dans mes bouquins de cuisine, et trouvé dans un livre de cuisine au fromage une recette de gougères au Saint Nectaire. N'ayant pas pu mettre la main sur un morceau de ce délicieux fromage, je me suis rabattu sur du Morbier, ce qui est également délicieux

Alors attention, c'est du lourd : il doit bien y avoir un tiers de fromage dans la recette. Mais qu'est-ce que c'est bon ! Et puis, la pâte à choux, c'est bête comme choux et ça se fait (presque) tout seul. Pas d’œufs à monter en neige, pas de levure, et pourtant, ça gonfle très bien.

Alors, le Morbier, ça fond, ce qui créé des petites plaques de fromage grillé sur le papier sulfurisé (miam !), et provoque des trous dans la gougère là où était le morceau de fromage... Est-ce que le Saint Nectaire a moins tendance à fondre ? À réessayer quand j'en aurai trouvé. À moins que je ne me fasse des profiteroles d'abord...

jeudi, mars 02, 2017

Le rêve dans le pavillon rouge

Enfin, fini de lire le roman fleuve (enfin, la traduction) de Cao Xueqin, considéré par beaucoup comme étant le summum de la littérature classique chinoise. À la fois roman d'amour, chronique familiale, critique sociale et politique, et encyclopédie de la culture et de la vie courante d'une grande famille à l'époque féodale, en particulier du point de vue des femmes, c'est un sacré pavé (3000 pages imprimé petit), qu'il faut prendre doucement.

L'histoire retrace la jeunesse de Jia Baoyu, jeune homme né au sein d'une grande famille ducale, qui passe son adolescence à s'amuser auprès de ses sœurs, demi-sœurs, cousines, tantes, servantes et autres au sein du gynécée du palais familial. Il montre peu d'intérêt pour l'étude des classiques, au grand dam de son père qui voudrait le voir suivre une grande carrière politique.

Après un début passée dans le luxe et l'insouciance, à écrire de la poésie ou participer à différentes fêtes ou beuveries, les personnages sont confrontés à la disgrâce et à la chute de la famille, qui sera brutale et aura des conséquences dramatiques. Jia Baoyu est amoureux de sa cousine la sœurette Lin, jeune femme fragile et maladive mais fière et indépendante, qui mourra de chagrin quand il sera forcé par sa famille à épouser sa cousine Xue, idéal de la femme féodale, mais pour laquelle il éprouve peu de sentiments.

Derrière une histoire d'amour contrarié pas complètement originale et d'un récit cadre (qui installe l'histoire dans un contexte cosmique, dans laquelle la sœurette Lin est la réincarnation d'une fleur, qui paye en larmes dans sa vie humaine sa dette à l'égard d'un Dieu incarné en Jia Baoyu) qui me laisse plutôt froid, je trouve en revanche la description minutieuse de la vie de ces personnages absolument fascinante. Chaque personnage, bien campé, suit un arc narratif qui lui est propre et qui le rend terriblement humain. Ambition, cupidité, luxure, jalousie, mais aussi amour, sens du devoir, honnêteté, recherche d'un idéal, tout cela s'entrechoque et provoque des crises au sein et en dehors de la famille. Personne n'en sort indemne, et surtout pas le lecteur, qui trouvera que Cao Xueqin s'acharne un petit peu sur ses personnages.

L'on aura surtout beaucoup appris sur la culture chinoise et les coutumes de l'époque, la poésie, la politique, les jeux à boire, l'incurie des domestiques et la corruption des maîtres, et la condition terrible de la femme. À lire pour quiconque s'intéresse à la Chine.