Noël à Londres
Très peu de britanniques connaissent le mot "kitsch". C'est finalement assez raisonnable, tout comme l'absence par exemple du mot "user friendly" dans le vocabulaire Français. Nous avons ergonomique et intuitif, qui ont leur traduction dans la langue d'Amy Winehouse, mais rien qui soit exactement "user friendly", pas ce clin d'œil de la machine à l'humanoïde, pas ce petit plus qui vous fait penser qu'on a pensé spécialement à vous faciliter la vie. Non monsieur, chez nous, un système "amical", c'est un système qui ne vaut pas la peine d'être utilisé! Au rebut!
Mais autant l'idée de "user friendly" nous est étrangère, autant le concept de "kitsch" est tellement ancré dans la vie de tous les jours au Royaume qu'ils ne s'en aperçoivent pas, le nez dans le guidon, quoi.
La période de Noël, donc, commence tôt. Il existe un magasin qui affiche le nombre de jours, heures minutes et secondes jusqu'à Noël, à partir d'Août. Les restaurants prennent les réservations à partir d'Octobre. Et une fois Halloween passé, c'est le déchaînement, avec guirlandes, marchés de Noël, vin chaud dans les endroits touristiques. Les musiciens de rue se sentent obligés de mettre des bonnets de père Noël et de jouer Jingle Bells, quels que soient leurs instruments de musique, du xylophone du pacifique jusqu'à l'orchestre accordéon, saxophone et bâtons sur bidons.
Tous les magasins passent d'ailleurs des chants de Noël. Des trucs antédiluviens parfois, mais aussi de plus en plus la BO de "Love Actually", qui doit se vendre comme des petits pains.
Dans les rues, l'on croise les groupes allant à la fête de Noël traditionnelle organisée par leur boite. Faciles à reconnaître, ils ont sorti le smoking (la seule fois de l'année où ils l'utilisent?), et en fin de soirée se retrouvent avec divers chapeaux, cornes de renne, guirlandes et autres ustensiles obligatoires, en plus d'un niveau d'alcoolémie olympique. Pas étonnant que les parents de notre future reine aient fait fortune dans la vente d'accessoires de fête, en voilà qui ont eu le nez creux.
Enfin, le marronnier de Noël, c'est bien sûr l'éternel débat sur la sensibilité des minorités au vernis religieux qui peine à couvrir la liesse. Je n'ai jamais rencontré ni même entendu parler de quelqu'un qui se serait plaint, mais vu que christmas contient christ, contrairement à notre Noël familial, il semblerait que cela puisse heurter. Le politiquement correct a donc inventé les "Seasonal greetings" (les salutations de saison), et de nombreuses grosses boites imposent que tous les vœux à leurs clients soient ainsi faits.
Allez, joyeux Noël quand même!
lundi, décembre 06, 2010
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