vendredi, juin 13, 2008

Beaucoup ont pu entendre parler de la crise du crédit qui secoue actuellement les places financières mondiales, et entre autres la City. Et c'est pas que du flan, car depuis les tranchées, je peux vous dire que ça commence à faire peur.

Tout d'abord, il y a eu des bruits de couloirs sur d'éventuels dégraissages. L'on a cru y échapper, et bim, c'est de retour! Sur notre département d'une grosse centaine de personnes, une grosse dizaine s'est vu notifiée d'une sorte de congé étrange, pendant lequel on leur dit que de grosses légumes vont statuer sur leur sort. Cependant, c'est comme s'ils étaient virés: leurs bureaux sont nettoyés, leurs ordinateurs enlevés, et ils disparaissent du système. Comme ils ont encore l'espérance de revenir, ils ne font pas trop de foin sur la charrette, mais c'est pipeau.

Moins de gens, bien sûr, mais plus de boulot! Ceux qui restent, et plus particulièrement ceux qui ne génèrent pas directement d'argent, font un boucan pas possible pour montrer à quel point ils sont utiles. C'est humain. Ainsi, l'équipe qui s'assure du respect des procédures, et l'équipe qui gère le déploiement de nos logiciels, compliquent à plaisir la paperasse, et ajoutent de nouvelles règles un peu partout. Là où nous expliquions que telle procédure allait nous retarder et nous rendre moins agiles (c'est le terme à la mode), l'on nous a signifié que si notre seule excuse était le facteur temps, elle n'était pas valide. Alors que l'on pourrait penser qu'en ces temps difficiles, l'on devrait augmenter notre productivité, tenter de sauver les postes, et de manière générale faire du meilleur business, c'est le contraire qui se passe, et la gigantesque machine s'immobilise dans un grand crissement de freins et des jets de vapeur.

Les femmes et les enfants d'abord, qu'ils disaient...


Many might have heard about the credit crunch crisis that currently shakes financial places around the world, and among others the City. And that's no joking matter, from where I am in the trenches, I can tell you it ain't pretty.

First, there were rumors on potential layoffs. Then we though we would escape the cut, and no, it's back! In our department, on a big hundred of people, a big ten of the employees have been notified of some sort of strange leave, during which, they are told, some big guys are going to think about their fate. But it is as if they were fired: desks cleaned, computers removed, system entries erased. Since they still have the hope of coming back, they don't make too much noise on their way out, but it's all bullshit.

Less people, of course, but more work! Those who stay, and more particularely those whose job is not directly related to making money, are now making as much noise as possible to show how useful they are, which is fair enough. Thus, the compliance team, and the software deployment team, add complexity to procedures and tons of red tape about everywhere. When we tried to explain that such procedures were unfit because they were making us less agile (that's the fashion word of the decade) and taking too much time, we were told that the "time" factor was not an excuse. You might think that on these difficult times, we should try to improve our productivity, try to save jobs, and in a general way try to do better business, but it is exactly the inverse that is happening, and the gigantic machine grinds into a halt.

Women and children first, they were saying...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

En meme temps, ca n'a rien d'etonnant dans une banque en Angleterre (comprendre capitaliste et liberale). La direction ne fait qu'appliquer a ses employes les lois (ou plutot leur absence) qui regissent leur boite vis-a-vis des autres. Et les employes suivent.
Il ne te reste plus qu'a creer un syndicat digne de ce nom :)