lundi, avril 07, 2025

Cinéclub - Flow

Avec son oscar du meilleur film d'animation 2025, son absence de dialogues, et un développement qui utilise le modeleur 3D Blender, un de mes logiciels favoris, j'avais très envie de voir Flow. Et je n'ai pas été déçu ! C'est un film qui prend son temps, et qui propose parmi de magnifiques décors naturels et urbains une histoire sur la solidarité qui se créé entre 5 animaux, le chat, le capybara, le chien, le singe et l'oiseau, qui tentent d'échapper à une gigantesque montée des eaux dans un monde d'où les humains ont disparu.

Le parti pris esthétique a un côté presque impressioniste, avec des à-plats de couleurs plutôt que de rechercher l'hyper-réalisme. Ajouté aux détails foisonnants de la végétation, aux couleurs des poissons, à l'eau glauque dans laquelle le chat tombe un peu trop souvent à son goût, c'est une claque graphique tout à fait remarquable. Le travail d'animation est également excellent, et les mouvements du chat et des autres animaux semblent naturels et realistes.

L'histoire avance assez lentement, et les adolescents biberonnés à Tik Tok pourraient trouver le temps long. Il faut se laisser porter par le film, qui commence lentement avec un rythme plus contemplatif, et accélère au fur et à mesure des péripéties de nos animaux.

Le film est bourré de symbolismes et de références bibliques (difficile d'échapper au mythe de l'arche de Noé quand on a des bestioles sur un bateau alors que le monde est englouti). Il est intéressant de tenter de décrypter l'arc de chaque animal, en partant de ce qu'il représente, ainsi le chat solitaire qui construit doucement une amitié, le singe narcissique qui amasse tout un tas d'objets inutiles et passe son temps à se contempler dans son miroir, le chien joyeux et joueur mais dissipé, et vers quoi il évolue, c'est à dire une amitié durable et forte. Plus mystérieux sont le capybara tout d'abord, qui est l'animal généreux et sociable qui accepte tout le monde, mais pour lequel il ne semble pas y avoir d'arc narratif, et enfin l'oiseau, archétype de la sagesse, qui protège le chat, et semble savoir exactement où il veut aller et pourquoi. L'aboutissement de sa quête est particulièrement énigmatique, je l'ai compris comme un sacrifice pour faire redescendre les eaux, mais pourquoi, comment, et vers qui (une divinité ? mais dans quel but ?).

Enfin, l'absence totale de dialogues est magistralement compensée par les bruits des animaux, leurs expressions et leur langage corporel, le tout servi avec de la belle musique. Un bon moment !

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