Je ressors de la projection du nouveau "Crime de l'Orient Express". Au final, c'est une bonne surprise, même si j'ai trouvé les ressorts hollywoodiens par trop visibles.
L'on retrouve donc Hercule Poirot, joué par Kenneth Branagh, également à la mise en scène, doté d'impressionnantes moustaches, et entouré de la douzaine de suspects du meurtre dans le wagon de première classe de l'Istanboul-Calais. Avec Johnny Depp, Judi Dench, Penelope Cruz, Michelle Pfeiffer et bien d'autres pointures, c'est une affiche impressionnante, mais qui tombe parfois un peu (beaucoup ?) dans le cabotinage.
Et puis, il y a la patte hollywoodienne, comme je l'indiquais précédemment, qui se fait parfois lourde.
L'on a ainsi la scène d'exposition initiale, où Poirot démontrera forcément son talent dans une autre affaire, avant d'embarquer sur le train. L'on aura également d'inutiles scènes d'action (!), courses dans un pont de chemin de fer, tirs de flingues, et batailles à la canne. Une scène finale qui se fait dehors et qui place tous les suspects comme dans un tribunal avec Poirot dans le rôle de l'avocat général. Tout ce temps passé en dehors du train est d'ailleurs dommage, puisque la force du roman était justement ce huis-clos étouffant, et la montée de la tension alors que les indices contradictoires s'accumulent.
Il y a également le passage obligé de l'arc narratif autour du personnage principal, d'un Poirot qui doit revoir ses principes lors de la découverte de la vérité, alors que le roman s'en passait fort bien et gardait une certaine distance.
Bon, mais sinon, j'ai quand même bien aimé ! L'histoire, bien que modernisée, est globalement respectée, et l'humour y est bien dosé. Mais c'est surtout l'atmosphère et les décors qui m'ont plu : ce train luxueux est vraiment magnifique, et l'on est projeté au cœur de l'entre deux guerre. Les costumes sont également à la hauteur.
Mention spéciale également à la scène de l'orage, vraiment impressionnante. Ce train qui traverse en pleine nuit et à toute vitesse la montagne enneigée au milieu des éclairs et du tonnerre, ce sont vraiment de belles images.
Bien sûr, maintenant, je n'ai qu'une envie, c'est de relire le roman !