jeudi, septembre 05, 2019

Fiche de lecture - Gravité - Stephen Baxter

Il y a la SF, et il y a la hard SF. Trop souvent, le roman de science fiction balaye la vraisemblance d'un revers de main, murmure quelques explications d'un air bougon, et le TGCM (ta gueule c'est magique) des romans fantastiques est simplement remplacé par TGCT, ta gueule c'est technologique. L'on violera allègrement la 3ème loi de la thermodynamique avec des réplicateurs qui créent à partir du rien, l'on manipulera la gravité comme on redressait un bibelot, et je ne parle même pas de la pauvre théorie de la relativité mise à mal par l'hyperespace et les communications instantanées à travers la moitié de la galaxie. Cela n'empêche pas les maîtres de la SF d'écrire des œuvres extraordinaires, car souvent la science n'est qu'un prétexte à la fiction, une manière de lancer des "et si ... ?" qui véhiculent une idée, un message, un sentiment.

Et puis, il y a la science fiction dite dure, où le "et si ... ?" est fermement positionné sur les théories modernes de notre monde, et où l'auteur, doué d'une grande culture scientifique et parfois scientifique lui-même, explore les limites de nos connaissances, et ancre fermement son récit dans un univers crédible et cohérent. Si le risque de lire un bouquin de physique est évité, cette vraisemblance peut apporter beaucoup au récit, tandis que les grandes questions encore en suspens, comme la matière exotique, l'énergie noire, ou certaines solutions des équations de la relativité, sont des sujets passionnants et souvent pas si explorés.

Voici donc Gravité (titre anglais Raft) de Stephen Baxter, écrit en 1991, qui explore un monde étrange, une nébuleuse dans laquelle la gravité est extrêmement forte, et la lutte d'un groupe d'humains pour survivre et comprendre ce monde. Le héros est Rees, mineur dans une petite colonie construite autour d'un noyau ferreux, et qui doit y descendre chaque jour pour y extraire du métal sous d'intenses forces gravitationnelles.

Ce monde regorge d'idées très intéressantes, mettant en jeu la mécanique orbitale, la mécanique quantique, la relativité (difficile de l'éviter, celle là!), mais aussi et surtout la survie d'une petite communauté d'humains avec tous leurs défauts et toutes leurs faiblesses dans un monde âpre.

C'est finalement une vision très pessimiste de l'humanité que propose Baxter, avec cependant cette idée que la science peut nous aider à survivre, et que l'ignorance ne nous mènera qu'à notre perte. Ce qui, dans notre monde d'aujourd'hui, est une idée qui gagnerait à être plus largement partagée.

Ce roman est le premier tome du "cycle des Xeelee", fresque très ambitieuse qui se propose de retracer l'histoire d'un univers très similaire au nôtre sur des milliards d'années, depuis la naissance de l'humanité, la conquête et l'expansion dans l'espace, les rencontres et les guerres avec plusieurs races extra-terrestres, jusqu'à la mort de l'univers.

Je me suis bien entendu déjà attaqué au deuxième tome, "Singularité", qui n'a absolument rien à voir dans son univers, son histoire et ses personnages, mais semble tout aussi prenant.

mercredi, août 28, 2019

Éclairs au chocolat

Deuxième fois que je fais des éclairs en 2 semaines ! Je pensais que c'était un peu trop difficile, mais en fait, c'est bête comme chou (calembour...).

c'est effectivement une pâte à choux, à peine sucrée, disposée en rondins sur la plaque du four, à l'aide du bon vieux sac plastique percé. Une fois cuits, on les coupe en 2 dans le sens de la longueur, et on les remplit de crème chocolat, toujours à l'aide du bon vieux sac plastique percé (mais pas le même, parce que les résidus de pâte à choux crue dans sa crème chocolat, bof).

Alors, pour la décoration du dessus, les avis divergent, comme dirait Pierre Desproges. En théorie, je crois qu'il faut faire un glaçage. Ma recette proposait simplement de décorer rien qu'avec du chocolat fondu. Et moi, j'y a mis ma crème telle quelle, ça sèche un petit peu, et donc ça n'en met pas trop partout, même si ça n'a pas tout à fait l'aspect brillant des éclairs de pâtissiers.

samedi, août 17, 2019

Fiche de lecture - Robert Van Gulik - Les aventures du juge Ti

C'est en lisant "Tigre blanc, dragon bleu", polard de Qiu Xiaolong, dont il faudra bien que je fasse une fiche de lecture un jour, que j'ai découvert une référence littéraire au juge Ti, figure aujourd'hui mythique du juge chinois juste et incorruptible sous l'empire (ce qui était rare). En fouillant, j'ai découvert le sinologue Robert Van Gulik, diplomate de son état, qui, après avoir traduit les histoires traditionnelles du juge Ti, a décidé d'écrire les siennes, d'un grand intérêt culturel et littéraire.

Je me suis donc offert un recueil des enquêtes du juge Ti, 9 nouvelles ou court romans, où notre juge tente de démêler les fils du mystère, secondé par ses aides, souvent d'anciens filous passés de l'autre côté de la justice.

L'on retrouvera les archétypes des romans chinois: moines libidineux, hauts fonctionnaires corrompus, filles de petite vertu au cœur d'or. C'est une étonnante plongée dans les bas-fonds de la vie impériale, avec déjà les prémices de la police scientifique avec récupération des indices et passage chez le légiste par notre juge, forcément confucéen, qui tente de faire ce qui est juste sans se retrouver lui-même victime des complots de cour.

À noter que plus tard, Frédéric Lenormand a repris ce personnage pour en faire une nouvelle série de romans, apparemment plus orientés sur l'humour, et où les caractères des personnages changent par rapport à la version de Van Gulik. À tester !

dimanche, juin 23, 2019

Gâteau au chocolat

Les enfants ont grandi, et il est temps de passer aux choses sérieuses lorsque l'on parle gâteau d'anniversaire. Tentons donc de nourrir une vingtaine de gamins de 7 ans tout en s'amusant.

J'ai repris une recette classique de gâteau au chocolat, avec très peu de farine (3 cuillères à soupe rases), les blancs montés en neige, et de la levure chimique. J'en ai fait 2, je les ai laissé refroidir, et je les ai installés l'un sur l'autre.

Ensuite, j'ai rajouté une généreuse couche de nappage chocolat, faite avec 200g de chocolat noir à cuire et 50g de beurre. Sur le dessus, j'ai simplement posé et levé la cuillère pour donner une jolie texture. C'est probablement la partie la plus jouissive de toute la procédure: faire couler le chocolat sur le haut du gâteau, et le pousser sur les bords pour qu'il coule et recouvre tout.

Ensuite, je lui donne un aspect chalet suisse en collant sur le chocolat des biscuits de type "Finger". J'ai eu à la fois le nez creux et le compas dans l’œil, puisque les biscuits se sont retrouvés pile à la bonne hauteur. Deux boites et demie plus tard, voici la bête.

Il ne me reste plus qu'à recouvrir le dessus avec des morceaux de fruits sélectionnés pour leurs couleurs vives: mangue, framboise, kiwi, myrtilles. Et voilà le travail !

La bestiole a passé la nuit au réfrigérateur, ce qui lui a donné au matin un aspect un petit peu différent, plus compact, presque comme une crème plutôt qu'un gâteau. C'était fort bon.

mardi, mars 19, 2019

Fiche de lecture - Ian M. Banks - Excession

Je continue à explorer la bibliothèque municipale, et j'en ressors des bouquins qui étaient depuis bien longtemps sur ma liste de lecture, ce qui est bon à la fois pour le cerveau et pour le portefeuille. J'avais lu The Player Of Games il y a bien longtemps, et j'avais adoré, et je cherchais un autre roman dans ce même monde. Je me suis donc attaqué à Excession.

L'histoire, en 2 mots, relate l'apparition d'un corps étrange et incroyablement vieux aux confins de la galaxie. La Culture, civilisation dominante et utopique gérée par des IA, tente de comprendre.

Les parties les plus plaisantes du roman sont les chapitres relatant les discussions entre les IA, même si il faut s'accrocher pour retenir tous leurs noms. Les personnages humains sont également sympatiques, souvent des pions dans le jeu d'échec cosmique auquel jouent les IAs, "pour notre bien".

Comparé au Player Of Game, Excession est beaucoup plus dans l'optique "space opéra", et l'on voyage énormément dans nombre d'endroits extrêmement variés, de la base secrète creusée dans un astéroïde et habitée par un seul humain, à des fêtes géantes sur des planètes lointaines, en passant par les GSV, gigantesques vaisseaux-IA qui peuvent loger des centaines de millions de personnes.

Finalement, ce sont quand même les IAs qui sont les plus charismatiques !

mardi, février 19, 2019

La fin du monde?

Une photo un peu dantesque, prise sur le vif à Richmond Park alors que nous attendions que les cerfs traversent la route. L'événement était plutôt paisible, mais la photo a sublimé les nuages apocalyptiques, les herbes couchées sous les rafales, et les cerfs courant comme si mille diables étaient à leurs trousses.

samedi, février 16, 2019

Someday the Rabbi will leave

Cela faisait bien longtemps que j'avais envie de trouver des livres de la série policière "The Rabbi" par Harry Kemelman. J'avais découvert cet auteur à travers un autre de ses héros, Nick Welt, un professeur d'université, qui, tout comme le rabbin, résout des crimes en amateur à la manière d'une Miss Marple ou d'un père Brown.

C'est donc avec joie que j'ai découvert que la bibliothèque municipale de mon quartier possédait l'un de ces romans (en réserve, pas dans les rayonnages), qui sinon ne sont plus édités depuis longtemps. "Someday the Rabbi will leave", qui a connu une traduction française sous le titre "Un jour, le rabbin s'en ira", est le 9ème livre de la série, et met en scène une complexe histoire de luttes politiques locales, sur fond de changements au sein du temple où officie le rabbin.

C'est là qu'on se rend compte quand même que le monde a bien changé, et la littérature policière aussi. En terme de rythme, cela n'a pas grand chose à voir avec ce que l'on trouve aujourd'hui en librairie. Le meurtre est commis aux deux tiers du roman, pas de gore, et une enquête réduite à l'interprétation de quelques indices. Non, ce qui est beaucoup plus intéressant, c'est l'évocation minutieuse et cynique de la vie politique locale, ainsi que la description de la conduite des affaires d'une synagogue, dont le rabbin n'est finalement qu'un employé, ce qui peut parfois poser problème pour le rabbin David Small, qui lui est très peu politique.

Au final, c'est une bonne histoire, qui me donne envie de me bouger pour aller chercher les autres tomes au seul endroit où je sais qu'ils sont disponibles : la British Library.

jeudi, janvier 03, 2019

Au revoir 2018, bonjour 2019

Bonne année à tous !

Comme il est de coutume, parlons réveillon, et plus particulièrement, repas de réveillon. Rien de très extraordinaire pour ce changement d'année, car le déjeuner promettait d'être très copieux. Nous avons donc été sages, et ce dîner n'aura pris que 30 minutes de préparation pour le repas, plus 30 minutes de préparation pour le gâteau.

Tout d'abord, petite entrée classique avec saumon fumé et avocat, tranche de pain à l’épeautre, et petite vinaigrette.

Ensuite, plat de pâtes aux crevettes avec champignons et asperges, et un peu de crème fraîche.

Enfin, une nouveauté : ayant beaucoup entendu parler de la cuisine à l'avocat, je me suis mis dans l'idée d'essayer une recette de brownie à l'avocat (et donc sans beurre). Il suffit de remplacer le beurre par une quantité à peu près équivalente de chair d'avocat, bien, mais alors bien mixée. Nous avons fait cela au presse purée, mais il restait quelques petits morceaux qui se voyaient après la cuisson. M'est avis qu'il faut vraiment le mettre au mixeur.

Alors, déjà, on notera que la consistance de la pâte n'est pas la même, et qu'elle est beaucoup moins liquide. C'est donc plus athlétique à mélanger, et le gâteau ne s'aplanit pas naturellement : après cuisson, l'on verra encore les volutes et les traces de cuillère.

Ensuite, certainement parce qu'il est plus dense, le gâteau met également plus de temps à cuire. Alors que ma recette classique suggérait 15 minutes de cuisson, c'est plutôt 25 minutes qui ont été nécessaires.

Enfin, on dira ce qu'on voudra, mais le goût n'est pas le même. Alors, ce n'est pas un goût d'avocat, mais l'on sent que le gâteau est moins riche et moins roboratif. Ce n'est pas désagréable, et c'est d'autant plus tentant d'en prendre une deuxième part.

Bon, et puis un jour, il faudra que j'apprenne à prendre de bonnes photos de nourriture. Même sans matériel pro, on doit pouvoir faire mieux que ça, non ?