jeudi, novembre 18, 2010

Je suis bourré, alors n'espérez pas trop de logique dans ce post. Nonobstant mon état d'ébriété certain causé par un nouveau pot de départ, je tiens à mentionner l'épineux problème des "versions" de morceaux musicaux, tout en mettant "Voilà l'été" des Negresses Vertes à fond dans les écouteurs, tandis que ma soupe de pommes et de poires mijote gentiment en cuisine. J'ai eu tout d'un coup la furieuse impression que c'était toujours la première version d'un morceau que je préférais, et que donc je me contentais d'être désespérément conservateur, voire réac.

Allons-y pour les exemples: j'ai grandi avec la version Karajan du Requiem de Mozart, prise très lentement (il fait durer le plaisir pendant plus de 40 minutes!). La plupart des autres interprétations que j'ai pu entendre sont prises au pas de charge, et me semblent du fait totalement inintéressantes. Prenons également "Around the World" des Beatles, à se rouler par terre, devenue très quelconque dans sa version "accoustique" (?). J'écoute "Nuages" de Dango Reinhardt, j'en trouve une autre version, laquelle me semble immédiatement si fade...

J'ai une hypothèse, cependant: que la version qui me marque est la première dont je me souviens. J'aurais peut-être entendu une chanson 15 fois, mais tout d'un coup, une version qui sonne particulièrement à mes oreilles éveille ma curiosité pour le morceau. Mais toutes les autres versions, qui ne m'avaient jamais rien fait dans le passé, sont tout aussi décevantes maintenant.

Ce qui me conforte également, c'est les morceaux pour lesquels plusieurs versions sont toutes aussi belles les unes que les autres. Prenons Desafinado de Jobim, à se mettre à genoux aussi bien dans la version Getz / Gilberto que dans la version Getz / Byrd (notez que Stan est quand même de tous les coups fourrés!). Prenez "Chega de Saudade" du même Jobim, morceau dont Stan Getz (décidément!), Gilberto, Gary Burton, et Jobim lui-même on fait des versions inoubliables, et que je me garderais bien de départager.

Allez, et pour qu'on ne dise pas que je fais dans l'élitisme (m'en fous, je cuve!), je déclare à la face du monde que "House of the Rising Sun" et "Les portes du pénitencier" se valent. Voilà!

Aucun commentaire: